En tant que professionnel de la santé (médecins, dentistes, pharmacien, kinés, etc.) vous avez sans doute déjà soulevé la question du mécanisme de l'usufruit et la nue-propriété. C'est pourquoi nous vous résumons le mécanisme de scission usufruit-nue-propriété entre une société et son gérant1. Attention, il est évidement que chaque situation doit être examinée individuellement. Pour ce faire, il est indispensable de s’entourer de spécialistes(expert-comptable, fiscaliste, notaire…) afin de s’assurer que la convention établie rempliera pleinement les objectifs souhaités et ce, dans le respect de la législation.
Le droit de propriété qu'une personne exerce sur un bien lui appartenant se subdivise en deux situations juridiques distinctes :
Dans le cas où une société acquiert la pleine propriété d’un immeuble, elle peut déduire toutes les charges liées à cet immeuble (frais de financement, frais d’assurance, transformations, réparations, précompte immobilier, amortissement du bien, etc.).
En cas de revente du bien, elle sera néanmoins imposée sur l’éventuelle plus-value (ce qui pourrait ne pas être le cas, en cas de revente d’un bien appartenant à une personne physique).
Il est également important de préciser qu’en cas de mise à disposition du bien au gérant, ce dernier sera soumis à un avantage en nature.
La durée de l’usufruit constitué au profit d’une société est de maximum trente ans. Il n’y a pas de durée minimale.
L’usufruit représentera maximum 80% de la valeur de la pleine propriété du bien. Les parties peuvent cependant décider d’une valeur moindre.
Quoi qu’il en soit, les droits d’enregistrement seront calculés sur la valeur vénale de la pleine propriété.
La société n’est pas limitée à 3%/an en ce qui concerne l’amortissement de l’usufruit. Elle pourra amortir la valeur de l’usufruit sur la durée prévue dans la convention.
La société peut (comme c’était le cas en cas d’acquisition de la pleine propriété) déduire les charges liées à cet immeuble.
Lorsque l’usufruit viendra à échéance, le gérant retrouvera la pleine propriété du bien sans devoir s’acquitter d’une quelconque indemnité ou taxation pour les travaux d’amélioration effectuées par la société durant la durée de l’usufruit.
Il faut cependant préciser, que l’administration fiscale tente de requalifier ces travaux comme étant un avantage en nature. Il convient d’être très prudent avec ce montage et de se faire conseiller.
Plus d'informations sur l'usufruit et la nue-propriété.
1Ce mécanisme est présenté à titre purement informatif. Il ne saurait tenir compte d’une éventuelle évolution législative en la matière.